

Les Matinales des écuyers à la Villette
“Prendre les coins. Il faudra à chaque coin, c’est-à-dire au bout de chaque ligne droite, faire entrer les épaules dans le coin, lui conservant la tête placée en dedans ; et dans le temps qu’on tourne les épaules sur l’autre ligne, il faut faire passer les hanches à leur tour dans le coin par où les épaules ont passé. C’est avec la rêne du dedans et la jambe du dedans qu’on porte le cheval en avant dans les coins ; mais dans le temps qu’on tourne sur l’autre ligne, il faut que ce soit avec la rêne du dehors, en portant le main en dedans, et prendre le temps qu’il ait la jambe de dedans en l’air et prête à retomber, afin qu’en tournant la main dans ce temps là, l’épaule de dehors puisse passer par-dessus celle du dedans ; et, comme l’aide de tourner est une espèce de demi-arrêt, il faut en tournant la main le chasser un peu en avant avec le gras des jambes. Voilà selon moi, ce qu’on appelle prendre les coins, et non pas, comme le font la plupart des cavaliers, qui se contentent de faire entrer la tête et les épaules dans le coin, et négligent d’y passer la croupe”.
La Guérinière, 18ème siècle.
