En cette année 2014, Le festival international du cirque de Massy entame sa 22 édition, sous-titrée Des animaux et des hommes. Un brin provocateur dans un contexte où la place des animaux dans le cirque est de plus en plus décriée.
Le mois dernier, le parlement belge adoptait à une très large majorité une loi interdisant aux animaux sauvages, comme les lions, les tigres ou les éléphants, de se produire dans les cirques. Cette décision fut prise à la suite d’une enquête réalisée en 2011 et qui révélait la difficulté de garantir le bien être-animal pour les espèces sauvages.
En Europe, la Belgique n’est pas un cas isolé pour l’interdiction des animaux sauvages dans le cirque. D'autres pays comme l'Autriche, l'Allemagne, la Hongrie, le Danemark, la Suède appliquent déjà cette interdiction, d’une manière partielle ou totale. En France, plusieurs villes dont Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Bagnolet et Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont pris des arrêtés pour interdire sur leur sol la présence de cirques présentant des animaux (domestiques ou sauvages).
Néanmoins, le cirque reste un divertissement très populaire. 14 000 spectateurs sont attendus cette année au festival de Massy durant trois jours. 9 numéros animaliers mettant en scène des babouins, ours, panthères et tigres* mais aussi chevaux, chiens et perroquets. Des numéros venant d’Allemagne, de République Tchèque, de Russie, du Kazakhstan avec des méthodes de dressage parfois très controversées voire inadmissibles.
Michel Bruneau, président-fondateur du festival de Massy, déclarait dans le journal Républicain de l’Essonne daté du 9 janvier 2014 : « Pour cette 22ème édition, j’ai voulu revenir à nos fondamentaux. A Massy, nous défendons un cirque traditionnel, moderne où nos animaux-artistes sont en parfaite osmose avec leurs éducateurs. Les plus belles réussites sont celles où une véritable complicité s’installe entre l’homme et l’animal… »
Manifestement, tout le monde ne s’entend pas sur la notion de modernité. Comme la chasse ou la corrida, la présence des animaux dans le cirque déclenche de vives passions. Les pros et les antis s’affrontent, se radicalisent mais il est manifeste que dans une société qui s’interroge sur l’évolution du cadre juridique de l’animal, la position des pros restera difficile à tenir tellement la pression est forte. La diffusion d’images montrant des cas de maltraitante animale dans des cirques suscite beaucoup d’émotion et amplifie ce rejet de l’opinion publique.
Il est incontestable que certains dresseurs entretiennent une réelle complicité avec leurs animaux mais est-ce vraiment une situation généralisée dans la profession ? En tant que photographe, j’ai souhaité aller à la rencontre des artistes du festival de Massy mais l’accès m’a été refusé… les photos présentées ci-dessous ont été prises durant l’édition 2009 en tant que spectateur. On peut y voir Maike & Jorg Probst présentant un numéro avec des Babouins. Ces artistes allemands avec leurs primates seront encore présents cette année. Les russes Alexandrov avec leurs ours remportaient cette année là, le trophée Chapiteaux de cristal pour un numéro grotesque et insoutenable !
La dangerosité d’une race canine n’a aucun fondement scientifique et pourtant, on se souvient des arrêtés concernant les chiens dits dangereux entraînant des milliers d’euthanasies.
Que va t-il se passer pour les animaux dans les cirques ?
MISE A JOUR
*Les Panthères et tigres des Russes Natalia et Andrey SHIROKALOV n'ont pu accéder au territoire français pour des raisons administratives. Un message clair de l'administration, semble-t-il, à propos des animaux sauvages dans les cirques.