L’espace des mondes polaires, situé dans le Jura, est un centre de référence dédié aux régions Arctique et Antarctique. La scénographie et l’importante collection d’objets ethnographiques rapportée par Paul-Émile Victor entraînent le public sur les pas du célèbre explorateur. L'Espace des mondes polaires présente également, jusqu'au 16 novembre l'exposition photographique de Jean-Pierre Collin sur l'univers des mushers et des chiens de traîneaux : Entrez dans la meute !
Paul-Emile Victor (1907-1995), aujourd’hui reconnu comme un des pionniers de l'écologie moderne était aussi un grand connaisseur des chiens et particulièrement les chiens de traîneaux. Il leurs a d’ailleurs consacré un livre passionnant « Chiens de traineaux » publié en 1974. Paul Emile Victor relate ses expéditions, notamment la traversée du Groenland (1936) mais aussi celles des grands explorateurs qui tous ont dû faire appel aux chiens pour la conquête des pôles : « Oui, c'est un chien esquimau qui, le premier, a foulé l'emplacement exact du pôle Nord, le 6 avril 1909 ; c'est un chien esquimau également qui, le premier, est arrivé au pôle Sud, le 14 décembre 1911. Car aussi bien le vainqueur du pôle Nord, Robert Peary, que le vainqueur du pôle Sud, Roald Amundsen, ne purent atteindre leur but que grâce à leurs chiens. L'un des hommes les plus prestigieux de l'histoire de la conquête des pôles, Robert Falcon Scott, ne revint pas vivant de son voyage au bout du quatre-vingt-dixième degré sud, parce qu'il avait obstinément refusé d'utiliser les chiens, leur préférant la traction humaine. Et, si les chiens avaient le don de la parole et la mentalité des humains, ils revendiqueraient la gloire et les honneurs de ceux sans lesquels ils ne seraient jamais restés que des chiens de traîneaux.»
L’esquimau, aujourd’hui appelé chien du Groenland a des capacités physiques exceptionnelles. PEV l’importera en Suisse et en France. L’histoire de ces chiens, l’une des races canines les plus anciennes, a évolué avec l’invention de la moto-neige, et a abouti à de nouveaux usages : les ballades touristiques ou le sport de compétition.
Pour moi, elle débutera dans le Jura avec la rencontre d’un très grand musher, Greg. La compétition n’est pas sa motivation. Ce que recherche Greg c’est l’harmonie avec l’animal et la nature en établissant une relation exceptionnelle avec ses chiens. N’allez pas croire que l’harmonie est facile à obtenir. Gérer une meute de chiens nécessite des compétences très rares d’autant plus que le groenlandais est un animal très sociable avec l’humain mais il ne supporte guère ses congénères. La situation peut sembler paradoxale car autant à l’attelage, chaque chien a sa fonction et c’est la complémentarité de chaque chien qui apporte puissance et efficacité, autant hors de l’attelage, les conflits sont fréquents et parfois très violents. Le musher fait donc preuve de patience et de fermeté. Cette relation de confiance et de respect s’inscrit dans le temps. A titre d’exemple, il faut trois ans pour former un chien de tête.
Les photos exposées à l’Espace des mondes polaires sont extraites d’une série prise sur plusieurs années. Consultez la série.
Chaque photo est disponible en tirage d'auteur (limité à 30 exemplaires et signé) sur commande spéciale ; N'hésitez pas à me contacter pour toute information complémentaire.